5 mars 1989/Ouverture d’une rétrospective
du peintre Kasimir Malevitch
5 mars 1989 : ouverture au Stedelijk Museum d’Amsterdam de la première grande rétrospective européenne (depuis celle de Berlin : 7 mai 1927-30 septembre 1927) des œuvres du peintre russe Kasimir Severinovitch Malevitch, grande figure de l’avant-garde russe et théoricien du « suprématisme », le mouvement pictural le plus radical de la première moitié du XXe siècle. Cette exposition-rétrospective se tiendra jusqu’au 29 mai 1989. La première a eu lieu à Leningrad (10 novembre 1988-10 décembre 1988). Cette exposition rejoindra ensuite les cimaises de la galerie Tretiakov à Moscou (29 décembre 1988-10 décembre 1989).

Fiche d’identité :
Croix (noire), 1915
Huile sur toile
80 x 80 cm
Don de la Scaler Foundation par l’intermédiaire de la Beaubourg Foundation, 1979
AM 1980-1
© Estate Malevitch
Musée national d'Art moderne, Paris
Goût et mauvais goût
« La société et la critique entendent par œuvre picturale quelque chose d’inexplicable, un phénomène mystérieux inspiré par un esprit créateur inconcevable et insondable […]. Les centimètres du goût, « plaire » et « déplaire » n’y sont pour rien, d’autant plus qu’ils sont toujours subjectifs, et de plus, le goût n’est pas tout à fait ce qu’on croit. Ce n’est pas l'élément qui a bon goût, tel quel ; toutes les choses, qu’elles aient bon goût ou mauvais goût, créent l’harmonie : le sel, le sucre, le vinaigre, la moutarde ; il faut absolument qu’il y ait un centimètre scientifique que la critique et la société puissent appliquer aux œuvres picturales perçues comme des formules picturales scientifiques. Quand elles recourent au centimètre du goût, la société et la critique rejettent telle ou telle œuvre. Parce qu’elles la trouvent de mauvais goût, parce qu’elle leur déplaît. [Avec] cette mesure, la société aurait pu manquer tout et se limiter aux poires, aux oranges et aux gâteaux qui ont bon goût, que le reste aille au diable ; seulement, comme on le sait, il y a du sel partout et […] il a aussi bon goût […] ; une idée vient, et l’on peint en conséquence, on l’aime et elle a bon goût […]. Aussi la société a-t-elle tort de damner la plupart des peintres [...) »
Kasimir Malevitch, « Dans mon expérience de peintre » [mars 1924] (extrait), Malévitch, artiste et théoricien, Flammarion, 1990, p. 202.
| Pour en savoir plus sur Malevitch, voir : - Malevitch on line sur Art Cyclopedia. - autre lien : ici. |
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