Le 2 mars 1977, Valerio Zurlini reçoit le Grand Prix du cinéma français pour son film
Le Désert des Tartares. Le Désert des Tartares, coproduction franco-italienne, est sorti en 1976 en Italie. Adapté du roman éponyme de Dino Buzzati Il Deserto dei Tartari (1940 ; trad. fr. : Michel Arnaud, Robert Laffont, 1949), dont Jacques Perrin avait acquis les droits d’adaptation cinématographique en 1969, le film, exclusivement masculin, est interprété par des acteurs prestigieux : Vittorio Gassman, Giuliano Gemma, Philippe Noiret, Jacques Perrin, Laurent Terzieff, Fernando Rey, Jean-Louis Trintignant, Max von Sydow, Helmut Griem, Francisco Rabal. La musique est signée Ennio Morricone. Valerio Zurlini est également connu pour d’autres films plus intimistes : Les Jeunes Filles de San Frediano (1954), Été violent (1959) [un de mes films préférés du cinéma italien], La Fille à la valise (1961), Journal intime (1962, Lion d'or à Venise). Le Désert des Tartares est le dernier film de Zurlini (mort à Vérone le 27 octobre 1982).
Le lieutenant Giovanni Drogo (Jacques Perrin) vient d’être affecté au fort Bastiani dont la vocation est de prévenir une éventuelle invasion barbare. Mais il ne s’est jamais rien produit de tel et les officiers sont condamnés à une attente mortelle. Qu’ils trompent par des raids et des incursions dans le désert. Le temps passe et le lieutenant Drogo, englué dans l’ennui, ne se décide pas à partir. Sa vie s’étire et se délite jusqu’au moment où la menace surgit à l’horizon. Il est trop tard : Drogo meurt sans avoir eu à combattre l’ennemi. « La découverte d’un décor fantastique en Iran (la citadelle d’Arg-e-Bam) facilita la décision et la mise en œuvre du projet cher à Perrin (producteur du film)… Le spectacle est grandiose et il relègue dans des zones d’ombre les problèmes psychologiques posés chez ces hommes confinés dans le désert, dans l’attente sans fin d’un ennemi à combattre et toujours invisible. Les rondes de nuit, la relève de la garde, les soupers en uniforme, le respect de la hiérarchie… ne suffisent plus à rompre la lassitude, à délivrer du mirage et des obsessions. « Nous sommes dans un désert, et il n’y a pas de possibilité de rencontre avec les Tartares ». À travers son pessimisme même, le film révèle combien sont profondément inscrites au cœur de l’homme les questions sans réponse (?) que pose le désert. |
■ Voir/écouter aussi ▼ → (sur le site du ciné-club de Caen) une très belle fiche cinéma sur Valerio Zurlini → (sur YouTube) l’intégralité du film Le Désert des Tartares ▼ |
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