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Rédigé le 11 août 2009 | Lien permanent
      C’est à Tollare, situé à l’extrême nord du Cap Corse (en face de l’îlot de la Giraglia), que, le mercredi 10 août 1994, Jean-Philippe Toussaint a vécu le plus beau jour de sa vie. Récit extrait d’un Autoportrait (À l'étranger).
     « Au moment de la finale, accroupi dans le rond pour pointer, mon panama sur la tête, les chaussures couvertes d’une fine couche de poussière gravillonnée, je me concentrais sous les yeux d’une petite foule attentive qui s’était groupée sur la place du village. Ma boule à la main, très concentré, les yeux intenses, j’évaluais du regard la distance qui séparait la boule du bouchon, et je me faisais des recommandations mentales du type « Ne sois pas court » (car j’ai tendance à être court - aux boules, s’entend). Fixant une dernière fois ma donnée, légèrement  gauche de l’axe naturel de la pente, refaisant une ultime fois mentalement tout le parcours de la boule, je finissais par me soulever presque au ralenti dans le rond, et, dans le même mouvement synchrone, enveloppant, j’élevais le bras et lâchais ma boule en lui donnant un ultime petit effet rotatif calculé du poignet. Elle était courte, putain, je l’avais vu tout de suite. Pointez-en encore une, allez, disait René, en faisant claquer violemment ses deux boules l’une contre l’autre pour apaiser sa nervosité (et éviter, peut-être, de venir s’en prendre plus physiquement à moi). […] Ne soyez pas court, hein, me disait René. Non, non, j’avais vu, dis-je, j’avais vu. Je retournai au rond et pointai (je fus long, un poil long). A la fin de la partie, lors de l’ultime mène, alors que nos adversaires menaient au score onze à neuf et que le destin restait encore des plus ouverts, j’eus l’occasion de tirer pour le gain, quatre au carreau. Faut tirer, me dit René, faut tirer, c’est le jeu. Autant je me concentre toujours longuement pour pointer, autant je tire généralement d’instinct. Je m’avançai jusqu’au rond, et, sans réfléchir, tirai et… enlevai la boule. Carreau sur place. Il y eut un moment de flottement sur la place du village, des murmures, des bruissements, on s’interrogeait, on refaisait les calculs. Neuf plus quatre : treize. Treize, nous avions gagné le concours (premier prix, un jambon corse, un prizuttu), il y eut alors une vague d’agitation autour de moi, on m’entourait, me félicitait, mon fils sautait en l’air de joie, Madeleine accourut à ma rencontre avec le bébé Anna dans ses bras, qui, d’enthousiasme, prononça là ses premières paroles (« papa », ou « prizuttu » ; dans la confusion, personne ne sut très bien). Je reçus alors le premier prix du concours, le jambon corse, des mains des organisateurs. Je le reçus à deux mains, ému, et le portai à mes lèvres avant de le tendre à bout de bras pour le montrer à la foule, tandis qu’on tirait en l’air de toutes parts et que les cloches du village s’étaient mises à sonner. Puis, passant le jambon à mon partenaire, il le baisa à son tour en le frôlant de la moustache, et, dans la liesse générale, accompagnés de Noriko [une amie japonaise] qui trottinait à côté de moi pour me faire signer un autographe sur sa planche de surf, nous entamâmes un petit tour d’honneur sur la place du village, suivis d’un chien qui boitait et de quelques enfants. »
NOTE DE L’AUTEUR : Je dédie ces pages corses à ma femme et à mes enfants (je remercie mon coéquipier).
Jean-Philippe Toussaint, Autoportrait (À l'étranger), Éditions de Minuit, 2000, in Le Goût de la Corse, Mercure de France, 2007, pp. 15-16-17.
| Voir aussi : - (sur Terres de femmes) Jean-Philippe Toussaint, Fuir ; - le site Jean-Philippe Toussaint ; - (sur le webzine culturel Hors Press) Monsieur Toussaint (entretien avec Jean-Philippe Toussaint). | 
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Rédigé le 10 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
|  10. Aujourd'hui Rien. Et ce rêve en fin de nuit. Tu te regardes en train de te dissoudre dans les interstices du sol. Te voilà absorbée entière. Seule t’appartient encore ton invisibilité. Un noir intense descend sur la mer. Brouillard dense qui engloutit la marine prise dans un entonnoir. L’étau des rochers se resserre. Les eaux du ciel absorbent les flux de la mer. Ensemble elles se rejoignent, progressivement se fondent les unes dans les autres. Nappes de gris uniformément gris sur nappes lisses plus foncées. La bande de mer rétrécit à vue d’œil. Seule persiste encore la blancheur des crêtes émergeant des flots. Ultime gangue de lumière. Aujourd’hui encore rien ne va. Pas davantage qu’hier ou que tant d’autres jours identiques. Elle se sent d’humeur maussade, triste, presque désespérée par moments. Elle émerge pourtant de rêves érotiques réjouissants, les premiers depuis tant de semaines d’abstinence. Du premier rêve, elle n’a gardé de l’éphémère rencontre que la sensation fugace d’effleurements furtifs. Du second rêve, elle retient un emboîtement d'images surprenantes, à la fois étranges et attachantes. Le décor est celui de la ville où elle a vécu tant d'années. C'est là, dans ce quartier du centre ville qui lui est familier qu'elle fait la rencontre de son dentiste, un drag queen facétieux arborant une jupette blanche dont la quasi-transparence révélait un string en dentelles de Valenciennes, très échancré. Ses fesses haut perchées sur ses jambes maigrichonnes d’athlète imberbe invitent à la poursuite de secrètes réjouissances. Mais les rêves s’effacent et cèdent la place à la mélancolie qui la gagne. Trois jours déjà qu’elle est privée de liaison internet. Elle se sent désœuvrée, abandonnée, coupée des autres et de son centre. Elle se lance sur la route, sans conviction. Elle a peur d’avoir déjà épuisé tous les bonheurs de cette marche, ses surprises, ses attentes. Elle marche vite. Elle est en retard sur son horaire habituel. La mort d’Anne-Marie Schwarzenbach la hante. Une mort lente survenue au bout de deux ans d’amnésie totale, si profonde qu’elle n’avait plus conscience ni d’elle ni des autres. Deux ans d’enfermement léthargique dans une chambre de chalet suisse, après les rudes mois d’enfermement conscients et terriblement douloureux des États-Unis. Elle est bouleversée par le récit de cette mort. Elle marche et elle pleure. Heureusement, le froid qui picote ses joues lui tire les larmes des yeux. Un bon alibi aux larmes qu’elle verse sur Anne-Marie. Et peut-être aussi sur elle-même. Elle a en mémoire la dernière lettre d’Erika Mann à Anne-Marie. Une lettre conventionnelle où il n’est question que de son travail à elle, de ses créations, de ses succès. En lisant la lettre de son amie, Anne-Marie ne retrouve rien de ce qui faisait la densité de leur relation. Attentes déçues. Espoirs manqués. Toujours ce terrible hiatus, insurpassable, entre le rêve et la réalité. Elle passe sous Hanging Rock (Australie). Elle se sent attirée par le mont Chauve, sommet arrondi, creusé de tafoni, qui émerge des bosquets denses du maquis. Il faudra qu’elle grimpe là-haut. Au printemps. Des feuilles mortes roulent sur la route, poussées par le vent. Des feuilles de hêtres, minuscules, résignées. Elle pense aux plates-formes du Sénégal. Au temps qu’il faudra pour rétablir la ligne. Odeur âcre de bois brûlé détrempé par la pluie. Juste avant l’odeur ammoniaquée de l’enclos. Toujours fermé. Toutes les bûchettes ont disparu. Elle ne remplira pas son sac à dos. Et le petit sac à duvet ? Elle l’aperçoit qui se balance au bout de ses rubans. Il la regarde de ses yeux de clown et sa bouche tordue lui grimace un sourire amical. Coutures ouvertes, il perd son duvet fin. Le petit sac à duvet gri-gri cra-cra la distrait momentanément de ses chagrins. Un animal blessé geint, invisible sous les feuillées. Peut-être une chèvre égorgée par un renard. Peut-être un geai qui traîne sa blessure secrète sous les grands arbres. La borsetta nera perd ses plumes. Étrange petite chose incongrue, inclassable, abandonnée au vent. Par qui, pourquoi ? Dans quelle rubrique la faire rentrer ? Elle tourne autour de la borsetta. Rien à voir ou si peu avec les bourses renflées des paysans de Brueghel, dans les fêtes villageoises. Symboles sexuels arborés avec une inconsciente satisfaction. Une odeur tenace de charogne envahit la route. Le sexe et la mort, à quelques mètres de distance. Elle hâte le pas. Sentiers désertés, vie suspendue, réduite à quelques mots : la terre, les talus, les arbres, les nuages. Quoi d’autre ? Rien. Il n’y a pas âme qui vive. L’écran noir de la marine. La trouée d’ondes vives. Elle entend sa propre voix qui lui parle des problèmes de réseau. Leur échange. Informatif. Sa voix lui parle de « santons ». C’est bientôt Noël. Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli | 
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Rédigé le 10 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (0)
|      Le 9 août 1908 naît à Pico Farnese (province de Caserta ; aujourd'hui, province de Frosinone), dans le Latium, Tommaso Landolfi. C’est là, dans la demeure familiale où il grandit, qu’il se passionne pour la littérature romantique, italienne et allemande, mais aussi pour la littérature russe. Traducteur de Gogol, de Pouchkine et de Mérimée, Landolfi se définit comme un « rat de bibliothèque et un pilier de tripots ».  En juin-juillet 2008, pour saluer le centenaire de la naissance de Tommaso Landolfi, la revue Europe a consacré à cet écrivain italien assez mal connu en France un dossier auquel ont participé de grandes voix d’aujourd’hui : Idolina Landolfi, Carlo Bo, Mario Luzi, Giorgio Manganelli, Italo Calvino, Monique Baccelli. 
 
 
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| TOMMASO LANDOLFI  Tous droits réservés ■ Tommaso Landolfi sur Terres de femmes ▼ → 8 février 1959 | Tommaso Landolfi → (sur Terres de femmes) 3 avril 1959 | Tommaso Landolfi, Rien va ■ Voir aussi ▼ → le site officiel du Centro Studi Landolfiani | 
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Rédigé le 09 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 09 août 2009 | Lien permanent
|  Le 8 août 117,   Hadrien, fils adoptif de Trajan, accède au pouvoir, le jour même de la mort de l'empereur Trajan.  Ce personnage de l'histoire de Rome inspire à Marguerite Yourcenar Mémoires d’Hadrien. Conçu dès 1924, ce roman historique, abandonné à plusieurs reprises puis repris et retravaillé vers l'âge de quarante ans, connaît à sa  publication à Paris, en décembre 1951, un immense succès. L'année suivante paraissent les Carnets de notes, dédiés à Grace Frick (1952). Notes dans lesquelles se trouvent consignées les réflexions qui ont accompagné l'élaboration de l'œuvre. Ainsi s'explique-t-elle du choix surprenant de la première personne :  « Portrait d'une voix. Si j'ai choisi d'écrire ces Mémoires d'Hadrien à la première personne, c'est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même. Hadrien pouvait parler de sa vie plus fermement et plus subtilement que moi ».
  Contrairement aux ordres reçus, je commençai immédiatement, mais en secret, des pourparlers de paix avec Osroès. Je misais sur le fait que je n'aurais probablement plus de comptes à rendre à l'empereur. Moins de dix jours plus tard, je fus réveillé en pleine nuit par l'arrivée d'un messager : je reconnus aussitôt un homme de confiance de Plotine. Il m’apportait deux missives. L'une, officielle, m'apprenait que Trajan, incapable de supporter le mouvement de la mer, avait débarqué à Sélinonte-en-Cilicie où il gisait gravement malade dans la maison d'un marchand. Une seconde lettre, secrète celle-là, m'annonçait sa mort, que Plotine me promettait de tenir cachée le plus longtemps possible me donnant ainsi l'avantage d'être averti le premier. Je partis sur-le-champ pour Sélinonte, après avoir pris toutes les mesures nécessaires pour m'assurer des garnisons syriennes. À peine en route, un nouveau courrier m'annonça officiellement le décès de l'empereur. Son testament, qui me désignait comme héritier, venait d'être envoyé à Rome en mains sûres. Tout ce qui depuis dix ans avait été fiévreusement rêvé, combiné, discuté ou tu, se réduisait à un message de deux lignes, tracé en grec d'une main ferme par une petite écriture de femme. Attianus, qui m'attendait sur le quai de Sélinonte, fut le premier à me saluer du titre d'empereur.  Et c'est ici, dans cet intervalle entre le débarquement du malade et le moment de sa mort, que se place une de ces séries d'événements qu'il me sera toujours impossible de reconstituer, et sur lesquels pourtant s'est édifié mon destin. Ces quelques jours passés par Attianus et les femmes dans cette maison de marchand ont à jamais décidé de ma vie, mais il en sera éternellement d'eux comme il en fut plus tard d'une certaine après-midi sur le Nil, dont je ne saurai non plus jamais rien, précisément parce qu'il m'importerait d'en tout savoir. Le dernier des badauds, à Rome, a son opinion sur ces épisodes de ma vie, mais je suis à leur sujet le moins renseigné des hommes. Mes ennemis ont accusé Plotine d'avoir profité de l'agonie de l'empereur pour faire tracer à ce moribond les quelques mots qui me léguaient le pouvoir. Des calomniateurs plus grossiers encore ont décrit un lit à courtines, la lueur incertaine d'une lampe, le médecin Criton dictant les dernières volontés de Trajan d'une voix qui contrefaisait celle du mort. On a fait valoir que l'ordonnance Phoedime, qui me haïssait, et dont mes amis n'auraient pas pu acheter le silence, succomba fort opportunément d'une fièvre maligne le lendemain du décès de son maître. Il y a dans ces images de violence et d'intrigue je ne sais quoi qui frappe l'imagination populaire, et même la mienne. Il ne me déplairait pas qu'un petit nombre d'honnêtes gens eussent été capables d'aller pour moi jusqu'au crime, ni que le dévouement de l'impératrice l'eût entraînée si loin. Elle savait les dangers qu'une décision non prise faisait courir à l'État ; je l'honore assez pour croire qu'elle eût accepté de commettre une fraude nécessaire, si la sagesse, le sens commun, l'intérêt public, et l'amitié l'y avaient poussée. J'ai tenu entre mes mains depuis lors ce document si violemment contesté par mes adversaires : je ne puis me prononcer pour ou contre l'authenticité de cette dernière dictée d'un malade. Certes, je préfère supposer que Trajan lui-même, faisant avant de mourir le sacrifice de ses préjugés personnels, a de son plein gré laissé l'empire à celui qu'il jugeait somme toute le plus digne. Mais il faut bien avouer que la fin, ici, m'importait plus que les moyens : l'essentiel est que l'homme arrivé au pouvoir ait prouvé par la suite qu'il méritait de l'exercer.   Le corps fut brûlé sur le rivage, peu après mon arrivée, en attendant les funérailles triomphales qui seraient célébrées à Rome. [...]  Je rentrai à Antioche, accompagné le long de la route par les acclamations des légions. Un calme extraordinaire s'était emparé de moi : l'ambition, et la crainte, semblaient un cauchemar passé. Quoi qu'il fût arrivé, j'avais toujours été décidé à défendre jusqu'au bout mes chances impériales, mais l'acte d'adoption simplifiait tout. Ma propre vie ne me préoccupait plus : je pouvais de nouveau penser au reste des hommes. Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, in Œuvres romanesques, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1982, pp. 356-357-358. | 
| ■ Marguerite Yourcenar sur Terres de femmes ▼ → 8 juin 1903 | Naissance de Marguerite Yourcenar → 25 novembre 1968 | Sortie en librairie de L’Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar → 6 mars 1980 | Marguerite Yourcenar, première femme élue à l’Académie française → [La mer, cet été-là] (extrait d’Un homme obscur) ■ Voir | écouter aussi ▼ → le site Voix d'auteurs ou cliquer ICI | 
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Rédigé le 08 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (2)
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Rédigé le 08 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
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Rédigé le 07 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (5)
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Rédigé le 06 août 2009 | Lien permanent
|     Le 6 août 2001 meurt à Salvador (Bahia) l'écrivain brésilien Jorge Amado, né à Itabuna (Bahia) le 10 août 1912.
 
 
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Rédigé le 06 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (0)

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