L’EAU SEULE EST NUE 
 
   
    L’eau seule est nue 
dans la chaleur, 
dormeuse, 
et le désir descend des yeux, 
et le désir 
est une hache, 
arbre très calme, 
est une hache le long de toi. 
 Et les joncs peuvent croître 
la source dort, 
le bel érable de ton corps, 
où la sève siffle en silence 
une musique à délivrer, 
la blanche soie de ta clarté 
endort les branches de ton sang 
dont chaque feuille reste à lire. 
 
    Alain Borne, Terre de l’été, Robert Laffont, 1945 ; réédition Editinter, 2001. In Alain Borne  par Paul Vincensini, éditions Seghers, collection Poètes d’aujourd’hui n° 224,  1974, page 107. 
 
 
 
  
 
  
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