Rien que le désir, la nécessité de peindre
Mise en mouvement d’une substance élémentaire
Correspondances –
Air et terre
eau – feu
Sur le fil – une aile
Apesanteur –
Communication élémentaire
Ni projections ni représentations
L’acte seul
Substantiel –
Le temps est là
Organiquement.
Il naît de son espace –
L’infinité du temps
Joint le vide et la plénitude
Comme l’un et l’autre
Au bout du pinceau
Le cœur, la pensée
L’âme et le corps
Unis dans le geste de peindre –
Et l’espace monte
Monte de la feuille
Lente ascension
Surnaturelle de
L’encre épaisse, fluide
Onctueuse ou sèche :
L’encre, levain d’espace –
*
Lignes et courbes
Traits ou taches
Traces évanescentes ou insistantes
Toutes les formes vibrent, respirent
A leur degré d’être
Et le souffle reçu
Mêle à la vue l’encre du papier –
Les forces se condensent
s’adressent à l’instinct sacré
Elles lui font signe
et ce faisant éveillent dans l’espace organique
la sensation du dépouillement du mental
présence aussi présente qu’insaisissable
perpétuelle ascension de ce qui monte dans la feuille.
L’encre
noir brillant
immobile
jaillit du cœur
Elle va au papier –
Double action essentielle
De l’encre et du vide –
*
Travail du grand silence des forces intérieures
Gestation d’éléphant
Grande poussée de la chair
Aérienne et pensive
Qui dans son retour l’origine
Retrouve
Forme – mouvement et être
Matière transfigurée.
Isabelle Raviolo









































































