
Jan Jansz. van der HEYDEN,
Croisée de chemins dans un bois,
Huile sur panneau de bois, 44,5 x 55,5 cm
Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Tous droits réservés
Source 1 (musée Thyssen-Bornemisza)
Source 2 (Ciudad de la Pintura)
JAN JANSZ VAN DER HEYDEN, CRUCE DE CAMINOS EN UN BOSQUE, s.d.
Gli uomini sono piccoli
Gli alberi sono grandi
Lei con la cesta in spalla
il figlio scalzo per mano
incontro a un signore a cavallo
Due pescano con la canna sul fiume
Una rossa si sporge dal davanzale
attinge
Foglie bianche di luce
Il mondo che nasce
Che si dipinge
Fabio Scotto, « Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid », Bocca segreta, Poesie 2004-2007, Bagno a Ripoli (Firenze), Passigli Poesia, 2008, p. 45.
JAN JANSZ VAN DER HEYDEN, CROISÉE DE CHEMINS DANS UN BOIS, s.d.
Les hommes sont tout petits
Les arbres sont immenses
Elle le panier sur l’épaule
emmène son fils nu-pieds
au devant d’un gentilhomme à cheval
Deux hommes pêchent à la ligne dans le fleuve
Une rousse s’appuie au rebord de la fenêtre
elle puise
Feuillages blancs de lumière
Le monde qui naît
Qui se peint
Traduction inédite d’Angèle Paoli
>>>>>>>>SUITE
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"Elle puise
feuillages blancs de lumière
le monde qui naît
Qui se peint."
Quelle trouvaille ! Eblouissante beauté.
Toute la magie de cette peinture hollandaise du siècle d'or est là avec cette paix domestique, ces toiles, et là, ces vers libres, qui lient le matériel et le spirituel, le réalisme et la poésie.
Rédigé par : Christiane | 16 décembre 2008 à 23:30
Il est fort possible que Fabio Scotto ait inventé la "rousse" à sa fenêtre. Il y a, dans la poésie, des détails prêtés par l'imagination qui dépassent parfois amplement la réalité. Et l'agrandissement ne peut rien y changer.
Pour ce qui est de la question posée par Christiane au sujet de la langue, il m'est difficile de trancher. Entre les deux mon coeur balance. J'aime la musicalité chatoyante de l'une et la complexité exigeante de l'autre. Il m'arrive de franchir les frontières de part et d'autre tout naturellement, dans d'étranges combinaisons linguistiques qui n'appartiennent qu'à moi. Ainsi je résouds le douloureux dilemme du choix.
Rédigé par : Angèle Paoli | 17 décembre 2008 à 10:02
Simple curiosité linguistique Angèle. Pourquoi :
Gli uomini sono piccoli
devient-il en traduction :
Les hommes sont tout petits
(c'est le "tout" qui m'intrigue)
Ma connaissance pas assez subtile de l'italien m'empêche d'y répondre. Merci.
Rédigé par : Pascale | 17 décembre 2008 à 12:31
Ta remarque est intéressante, Pascale. Elle rejoint une question que je me suis posée. Si j'avais traduit par "Les hommes sont petits", cela aurait impliqué en français un jugement de valeur. Petit étant polysémique. Petit = aussi "étriqué, mesquin, piètre". J'ai rajouté cet adverbe pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté de lecture. Une ambiguïté qui n'entrait pas dans les intentions de Fabio Scotto.
Rédigé par : Angèle Paoli | 17 décembre 2008 à 13:14
Merci Angèle. Je comprends bien.
Rédigé par : Pascale | 17 décembre 2008 à 18:03